RETOUR SUR LA SAISON 23-24

LES SPECTACLES VUS PAR LES ÉTUDIANT·E·S AMBASSADEUR·RICE·S

Le Quai accueille cette saison 10 étudiant·e·s ambassadeur·rice·s.

Ils et elles assistent à des spectacles, découvrent le quotidien du lieu et valorisent leur expérience en partageant leurs compétences en photo, vidéo, rédaction ou arts plastiques...

AUTOUR DU SPECTACLE IL NOUS EST ARRIVE QUELQUE CHOSE (Olivier de Sagazan)

• Maquette par Léane BROCHARD 



J’ai décidé de réaliser une maquette qui représente la scénographie de la performance « Il nous est arrivé quelque chose ». J’ai choisi de reproduire cette scénographie car elle est atypique et elle m’a marqué. Sur scène, on peut voir un homme connecté à de nombreux capteurs. Il va rentrer dans un tube à essai de 2 mètres de haut. Ensuite, il entame une course sur place et son électrocardiogramme dessine en direct son état physiologique. Sa respiration croissante, les bruits du corps et sa voix sont repris par deux artistes sonores qui façonnent en direct le tempo musical, tout comme la vidéo et la lumière. Ils interagissent avec l’état du performeur. Cela crée un ensemble harmonieux et fait ressentir des émotions aux spectateurs. Ce sont mes émotions ressenties qui m’ont donné l’envie de parler de ce spectacle. Je suis plutôt manuelle, j’ai donc choisi de réaliser une maquette en papier pour la souplesse de la matière mais également pour son côté cartonné qui est assez rigide pour créer du volume. La maquette représente tous les éléments de la scénographie en 3D pour permettre de comprendre l’installation des dispositifs. Cette scénographie était intéressante à représenter car les métiers de techniciens sonores, lumière et image sont en temps normal des métiers de l’ombre, or, dans ce spectacle, ils étaient vus de tous et interagissent avec le public. J’ai beaucoup apprécié cette révélation présente sur scène.




AUTOUR DES SPECTACLES LA TRILOGIE DES IDENTITÉS (Marcus Lindeen / Marianne Ségol-Samoy) ET CE QU'IL FAUT DIRE (Léonora Miano / Stanislas Nordey)

• Dessin et textes par Lalie CAHOREAU





AUTOUR DU SPECTACLE COSMOS (Maëlle Poesy / Kevin Keiss)

• Texte de Chloé CARTON


Une découverte

Je suis très contente d’être allée voir cette pièce car cela m’a permis d’en apprendre plus sur le sujet de la course vers l’espace et de découvrir de nouvelles facettes de cette période historique. En effet, avant cette pièce je n’avais jamais entendu parler des Mercury 13, ce groupe de femme censé partir dans l’espace mais dont les idées et stéréotypes de l’époque les en ont empêchées.  


Une histoire inspirante et enivrante.

J’avoue voir eu au début quelques appréhensions par rapport à la pièce. Il est vrai que n’étant pas particulièrement une fan de l’espace (je n’ai jamais adhéré à tout l’engouement là-dessus), je craignais de m’ennuyer, ou de ne pas rentrer dans l’histoire de la pièce. Mais ça n’a pas du tout été le cas.

En effet, cette pièce n’est pas seulement une ode sur la beauté et le mystère de l‘espace (qui est d’ailleurs très bien raconté mais elle est aussi un témoignage de différentes femmes tout au long des époques. Tout d’abord celui donc des Mercury 13 qui ont tenté jusqu’au bout de réaliser leur rêve même si on leur disait qu’il était impossible, mais aussi des témoignages plus contemporains comme celui d’une astrophysicienne qui partage sa perception du monde et de l’espace.

Même si le noyau de ces discussions était l’espace, ils pouvaient faire écho en nous pour nos propres projets, ambitions et rêves.


Une esthétique à toute épreuves

Rien de mieux pour raconter une histoire de femmes qui cassent les codes de l’époque que d’avoir une scène qui casse elle-même les codes du théâtre classique. Chaque dimension de la scène est utilisée et on se sent ainsi avec les personnages transportés de droite à gauche, au sol mais surtout dans les airs à affronter la gravité. Cette esthétique de la pièce nous offre une qualité visuelle très poétique en lien donc avec l’atmosphère de l’histoire.


En conclusion, même si l’espace n’est pas votre passion cette représentation peut vous faire vivre pendant 2 heures l’ivresse de ses mystères. Ses témoignages sont aussi une invitation à poursuivre malgré les obstacles vos rêves les plus fous.




AUTOUR DU SPECTACLE 40° SOUS ZÉRO ET LES QUATRE JUMELLES (copi / munstrum théâtre)

• Montage par Léane BROCHARD





AUTOUR DU SPECTACLE DOM JUAN (MOLIERE/DAVID BOBÉE) 

• Texte de Chloé Carton 

J’ai eu la chance d’assister à la pièce de théâtre Dom Juan mise en scène par David Bobbé pour seulement 2€ grâce à l’offre spéciale pour les étudiants mis en place par le Quai. J’avais particulièrement hâte de voir cette pièce, étant donné que c’est un classique du répertoire français.

Cette pièce m’a ravie et inspirée. Elle dénonce tout en faisant rire, elle émerveille tout en désenchantant l’œuvre. En effet, Dom Juan, le séducteur intemporel qu’on connait tous, se démystifie dans cette pièce et redescend de son piédestal. Il n’est pas vu comme l’homme à être mais comme l’homme à fuir.

Malgré son texte ancien, le spectacle que j’ai vu a su dénoncer des problèmes contemporains, en particulier le sexisme et le racisme. Les séductions du héros soulignent son abus plutôt que ses talents de charmeur. Le couple de paysans parlant le patois dans le but de moqueries est ici remplacé par un couple de chinois pour montrer que la cible de la discrimination a changé mais que le problème reste le même. Certaines figures masculines de la pièce sont remplacées par des femmes comme le père de Dom Juan afin de féminiser la pièce d’origine patriarcale.

Enfin comment parler de cette pièce sans parler de son décor, ce décor qui suit sa propre histoire en parallèle à celle de Dom Juan. Les comédiens s’expriment à travers un cimetière de statues se détériorant au fur et à mesure de la pièce. Nous ne sommes pas plongés dans un cadre réaliste qui projette l’histoire dans un lieu ou une époque connue, mais bien dans un imaginaire intemporel, un entre deux, entre ciel et terre.

Juste après la pièce, il y a eu la possibilité de rencontrer l’équipe artistique. Ce moment m’a permis de remettre en perspective l’histoire que je venais de voir, de comprendre les détails de la mise en scène ainsi que les messages qui souhaitaient être passés derrière chacun de ces éléments. Cependant le metteur en scène ainsi que les acteurs ont bien insisté sur le principe que l’interprétation était propre à chacun.




AUTOUR DU SPECTACLE 4,7% DE LIBERTÉ (CIE LA CORDONNERIE)

• Texte de Chloé Carton 

4,7% de liberté raconte l’histoire d’un couple de chercheurs universitaires Axel et Axelle qui ne peuvent pas avoir d’enfant et décident alors de devenir une famille d’accueil. Des démarches administratives à l’accueil de l’enfant, on voit le quotidien de ces deux statisticiens bouleversé par l’arrivée de cette jeune adolescente de 15 ans : Blanquette. Cette histoire nous lance sur un débat à propos du prévisible et de l’imprévisible, ainsi que sur nos choix de vies et les conséquences qui en découlent.

Original par sa mise en scène centrée sur le son et les bruits de fond, 4,7% de liberté offre une pause théâtrale dans laquelle les spectateurs se font englober par le récit. Le quatrième mur est brisé nous faisant sentir vivre parmi nos héros. Des acteurs placés sur la scène créent les bruits de fond de l’histoire (claquements de portes, bruit de voitures…) nous faisant ressentir l’atmosphère du récit. Le narrateur s’adressait aussi directement au public ajoutant un regard décalé et humoristique sur la pièce.

L’esthétique simple et épurée de la pièce m’a aussi beaucoup plu. En effet, une simple ligne de lumière permettait de dessiner le lieu, avec seulement un élément de décor en plus nous permettant de situer la pièce représentée (un frigo pour la cuisine, un lit pour une chambre). Ce minimalisme nous permettait d’user de notre imagination, et de nous projeter plus facilement nous-mêmes dans la situation des personnages.

J’ai bien aimé la pièce dans son ensemble, elle parle de nombreux sujets passionnants ou importants (la liberté liée avec le prévisible et l’imprévisible, l’adolescence, les familles d’accueil…). Cependant la pièce est assez courte et ne donne pas à mon avis assez de temps pour explorer en profondeur chacun de ces aspects ce qui peut nous laisser un peu sur notre faim.

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